Covid-19 : peut-on reporter ses échéances de crédit immobilier ?

Alors que la crise du nouveau coronavirus fait fonctionner de nombreuses entreprises au ralenti, près de 3,6 millions de Français se retrouvent désormais au chômage partiel ou sans activité. Une perte de revenus non négligeable, qui fait également perdre du pouvoir d’achat – surtout lorsque l’on a un crédit immobilier à rembourser. 

Est-il alors possible de le suspendre ou le moduler ? Nous répondons pour vous à ces questions. 

À ce jour, aucune mesure n’a été prise par le gouvernement pour généraliser la possibilité de suspendre les échéances de remboursement de prêt. La première chose à faire est donc de se replonger dans son contrat. Dans de nombreux cas, il est possible de suspendre temporairement le remboursement de ses échéances ou de les moduler, lorsqu’elles ont commencé à courir depuis plus de douze ou vingt-quatre mois – en fonction des banques.

Modifier le montant de ses échéances

La possibilité de modifier le montant des échéances mensuelles est une clause qui se négocie en amont de la signature du contrat de prêt. Elle permet à celui qui l’exerce de réévaluer le montant des mensualités à la hausse, comme à la baisse. En fonction des banques, les conditions de révision varient. Elles peuvent être liées à la durée du remboursement (deux ans maximum de rallongement de prêt) ou au montant des mensualités (30 % de la valeur des échéances au plus). 

Cette option peut être exercée autant de fois que l’offre de prêt le permet. 

Suspendre temporairement le remboursement des échéances

La suspension de remboursement des échéances permet quant à elle, comme son nom l’indique,  d’arrêter provisoirement le remboursement du crédit immobilier, et ce pendant un à douze mois. Encore une fois, deux possibilités s’offrent aux emprunteurs : une suspension dite partielle, ou une suspension totale des échéances.

Dans le cas de la suspension partielle, seul le remboursement du capital est concerné. Les intérêts et l’assurance de prêt doivent toujours être remboursés mensuellement. Dans le cas d’une suspension totale, y sont également inclus les intérêts. Dans tous les cas, l’assurance emprunteur doit toujours être remboursée. Mais même si les mensualités ne disparaissent pas (puisqu’il reste l’assurance), cela permet de récupérer tout de même un peu de pouvoir d’achat : de quoi souffler le temps que passe la crise.

Une augmentation des intérêts à prendre en compte

Avant de demander la suspension, partielle ou totale, des échéances, il est important tout de même d’avoir une vision globale de la situation et de ses conséquences. Car un report de remboursement engendre nécessairement une prolongation du prêt, et donc des intérêts à rembourser en fin de course. Celui-ci coûtera alors plus cher, même s’il débloque temporairement la situation.

Quelle que soit la solution choisie, il est alors recommandé de faire une simulation : de combien de temps mon crédit sera-t-il rallongé ? Quel sera le montant des intérêts associés à ce rallongement ? Et le montant de l’assurance ? Autant de questions qui permettront d’avoir une vision d’ensemble et de prendre une décision éclairée !